La permaculture s’appuie sur l’idée fondamentale d’imiter la nature pour nos cultures : les espèces sont diverses, indigènes et capables d’interagir entre elles. Les insecticides et engrais sont interdits, et l’optimisation des surfaces, de l’eau et du soleil est privilégiée. Le but ultime est de préserver plutôt que de détruire les écosystèmes. Un avantage supplémentaire très agréable est que les jardins potagers cultivés en permaculture nécessitent beaucoup moins d’entretien que les jardins traditionnels.
La permaculture n’est pas une méthode unique, c’est à chacun de concevoir et de construire sa propre approche, avec le respect de la nature et des êtres humains en tête. Chaque jardin et jardinier sont uniques.
1. Analysez votre environnement
Quelles plantes poussent spontanément dans votre jardin ? Quels animaux et insectes y résident ? Comment votre jardin est-il orienté ? Qu’est-ce qui est exposé au soleil et pour combien de temps ? Où le vent est-il le plus fort ? Quels sont les endroits les plus humides et les plus secs ? Quelles ressources avez-vous à disposition en termes de matériel, de budget, de temps et d’espace ?
2. Choisissez vos légumes et plantes
Dans un jardin de permaculture, le potager ne se compose pas uniquement de légumes, mais il fait partie d’un ensemble plus vaste de plantes qui se complètent. Établissez une liste des plantes que vous souhaitez cultiver, puis regroupez-les par besoins et sensibilités, ainsi que par les interactions possibles entre elles : plantes amies et compagnes. Privilégiez les plantes qui se ressèment pour des plantations plus durables et moins coûteuses en termes de temps et d’argent.
Les adventices
Ces plantes, autrefois considérées comme des « mauvaises herbes », ont de nombreux avantages ! Elles sont utiles aux auxiliaires, protègent et nourrissent le sol, et nous donnent beaucoup d’informations sur la nature de notre sol. De plus, certaines d’entre elles sont comestibles ! En occupant constamment vos espaces, vous limiterez leur propagation.
3. Conception de votre projet
Réfléchissez à ce que vous pouvez planter pour vous protéger des vents dominants. Où placer les végétaux les plus utilisés au quotidien : légumes, herbes aromatiques, pour qu’ils soient le plus accessible possible. Créez des zones plus ou moins proches de l’habitation en fonction des activités humaines.
4. Créez des parcelles
L’idée est généralement de cultiver au-dessus du sol, pour ne pas épuiser ses ressources. Les types de parcelles sont très variés : trou de serrure, lasagne, plate-bande permanente, buttes, bottes de pailles, potager 3P (la liste n’est pas exhaustive !). Si vous faites des bordures végétales, choisissez une plante qui a peu de besoins et un système racinaire léger, pour ne pas entrer en concurrence avec les plantes cultivées à l’intérieur. À moins qu’elle n’ait aussi une utilité ! Vos parcelles doivent être suffisamment larges, mais vous devez pouvoir atteindre facilement le centre. Une largeur de 1m20 est raisonnable. Il ne faut jamais marcher sur vos planches de culture, car cela compacte le sol et empêche les vers de terre de bien faire leur travail !
En permaculture, la terre n’est jamais retournée ni bêchée. Cependant, l’aération est permise, jusqu’à une profondeur maximale de 15 cm, à l’aide d’une griffe ou d’une grelinette. Placer les plantes les plus hautes au centre permet non seulement de faciliter l’accès à toutes, mais aussi de faire de l’ombre aux plantes plus petites. Cultivez en hauteur avec des treillis, des suspensions ou des tipis pour gagner de l’espace et ombrager. Les parcelles doivent être utilisées en continu, sélectionnez donc des plantes qui se succèdent dans le temps.
5. Maintenez le sol couvert
Paillez vos parcelles avec des copeaux de bois, des cartons, du compost, en superposant des couches. Le paillage entre vos plantations empêche la pousse des adventices et limite l’évaporation de l’eau.
Le BRF (Bois Raméal Fragmenté)
Le BRF est issu de jeunes rameaux de moins de 2 ans qui ont été broyés. Ce broyat favorise l’installation des champignons, qui digèrent rapidement le bois. Étalé à la surface du sol, le BRF rend le sol fertile et propice à la croissance des plantes.
6. Optimisez chaque élément
Les interactions
Les éléments de votre jardin doivent pouvoir interagir entre eux pour remplir plusieurs fonctions : par exemple, les poules vous fournissent des œufs, dévorent les limaces, fertilisent le sol et se nourrissent de vos déchets. Les plantes compagnes se protègent ou s’aident mutuellement.
Recyclage de l’eau
La récupération des eaux de pluie dans des contenants ouverts fournit non seulement de l’eau pour l’arrosage, mais attire aussi les oiseaux qui viennent boire et éliminer les insectes indésirables. Installer un système d’arrosage goutte-à-goutte peut être bénéfique pour certains végétaux.
Compostage
Vos déchets, qu’ils proviennent du jardin ou de la maison, peuvent être utilisés pour améliorer le sol qui vous nourrit. C’est un cycle vertueux.

7. Préservez la biodiversité
C’est l’un des points les plus importants à respecter, qui englobe tous les points précédents. La diversité des espèces cultivées et conservées offre un habitat et de la nourriture à de nombreux êtres vivants.
Selon Marie G, experte en permaculture, « Chaque jardin et jardinier sont uniques. La permaculture n’est pas une méthode unique, c’est à chacun de concevoir et de construire sa propre approche, avec le respect de la nature et des êtres humains en tête. » Suivez ces conseils pour créer un jardinproductif, respectueux de l’environnement et qui demande moins de soins qu’un jardin traditionnel.
8. Utilisez les ressources locales
Qu’il s’agisse de plantes, d’animaux, d’insectes ou même de matériaux de construction, l’utilisation de ressources locales contribue à la durabilité de votre jardin. Ces ressources sont souvent moins coûteuses et ont un impact environnemental moindre.
9. Diversifiez vos cultures
La diversification des cultures est une autre clé de la permaculture. Cela permet non seulement d’augmenter la résilience de votre jardin face aux maladies et aux parasites, mais aussi de favoriser l’équilibre des écosystèmes.
10. Impliquez la communauté
Enfin, pensez à partager vos connaissances et à impliquer votre communauté dans votre projet de permaculture. Cela peut être une excellente occasion d’apprendre ensemble et de renforcer les liens au sein de la communauté.
En résumé, la permaculture est une approche respectueuse de l’environnement qui vous permet de créer un jardin productif et durable. En appliquant ces principes, vous contribuerez non seulement à la préservation de la biodiversité, mais vous créerez aussi un espace de vie agréable et autonome.
Témoignage de Lenaic Peignot sur son application de la permaculture
Lenaic Peignot peut attester du succès de l’application de ces principes de permaculture. Malgré le fait qu’il ne se considère pas comme un expert, Lenaic a décidé d’expérimenter la permaculture dans son propre jardin.
La première année, il a été étonné par la générosité de la production qu’il a obtenue.
« C’est incroyable de voir à quel point la nature peut être généreuse lorsque nous travaillons avec elle plutôt que contre elle », dit-il.
Lenaic a remarqué que son jardin était non seulement plus productif, mais aussi plus résilient face aux maladies et aux ravageurs. En plus, il a constaté une amélioration notable de la santé du sol et une augmentation de la biodiversité.
« La permaculture m’a permis de créer un écosystème qui se soutient lui-même. C’est vraiment gratifiant de voir que tout est interconnecté et fonctionne en harmonie », ajoute-t-il. Il encourage maintenant d’autres membres de sa communauté à adopter ces pratiques durables et respectueuses de l’environnement.